Le grand cheval bleu

Paolo vit à Trieste, en Italie, dans un endroit peu ordinaire, l’hôpital San Giovanni, car sa mère y est lingère. Y vivent des gens pas ordinaires non plus, certains sont très doux et d’autres très méchants, certains laids, d’autres beaux. Il y a l’homme qui se prend pour un arbre, la dame à la bouche toujours peinte en rouge. Marco n’a pas peur de ces malades « qui n’ont pas mal dans leur corps mais dans leur âme, qui voient des choses que personne ne voit ni n’entend.»

Mais le seul à qui il parle vraiment, c’est Marco le cheval, qui transporte les ballots de linge. C’est un cheval aux grands yeux sages, intelligents et doux, mais qui est aussi bien fatigué. Aussi quand une petite camionnette blanche arrive à l’hôpital, Paolo se demande si elle n’est pas là pour remplacer Marco… surtout le jour où il se trouve face au boucher qui tourne autour du cheval en lui tâtant les flancs.
Il se précipite alors dans le bureau du nouveau médecin, le docteur Pasaglia, car on dit de lui qu’il vient ici pour démolir les murs de l’hôpital, jeter tous les médicaments, donner la liberté aux fous... Alors pourquoi ne pas la donner aussi à Marco, qui a le droit de vivre après avoir tant travaillé ?

Irène Cohen-Janca s’est inspirée de la véridique histoire du psychiatre italien Franco Basaglia, qui fut l’initiateur, dans les années 70 de la « psychiatrie démocratique ».

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